lundi 3 octobre 2011

Le Parti communiste français (PCF)

Parti politique français, situé à la gauche du PS sur l'échiquier politique, le Parti communiste français (PCF) est une organisation politique qui défend l’idéologie communiste. Il a été fondé en 1920 lors du congrès de Tours après une scission avec la SFIO. Son siège est situé place du Colonel-Fabien à Paris, dans un bâtiment de béton réalisé par l'architecte brésilien Oscar Niemeyer. Ses alliés traditionnels sont le Parti socialiste (PS) et plus récemment, le Parti de gauche (PG) au sein du Front de gauche. Depuis une trentaine d’années ce parti connaît un déclin tant au niveau de ses suffrages que de ses adhérents. Durant les trente dernières années, le nombre de ses électeurs a été divisé par 7. Il compte, en 2011, 138 000 adhérents.


1/ Le rôle historique du PCF a été de représenter la classe ouvrière et de lui permettre de s'épanouir au sein d'une contre-société en attendant son accession au pouvoir.


A/ Après la Révolution d’octobre 1917, Lénine et les bolcheviks décident de créer, en 1919, l’Internationale communiste (IIIe Internationale ou Komintern, selon son appellation en russe). Elle naît d’une scission avec l’Internationale ouvrière (IIe Internationale). Lénine reproche à cette IIe Internationale d’avoir été impuissante face aux nationalismes. Il juge que les sociaux-démocrates ont trahi l’idéologie marxiste en apportant leur soutien à leur pays pendant la guerre alors que le véritable enjeu était la lutte des classes.

En France, cette division suscite des divergences au sein de la gauche française réunie, depuis 1905, dans la Section française de l’International ouvrière (SFIO). Lors du congrès de Tour en 1920, une partie majoritaire décidée à adhérer à l’Internationale communiste quitte le parti pour créer la Section française de l'Internationale communiste (SFIC). En 1922, la SFIC change de nom et devient le Parti communiste.

Au plan idéologique, le PC adhère à la IIIe Internationale et entame sa bolchévisation sous l’influence du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS). Trois éléments fondamentaux caractérisent les partis bolchéviques :
  • le centralisme démocratique : mode d'organisation interne dans lequel les décisions des congrès, dont les délégués sont démocratiquement élus par la base, doivent être appliquées par tous. Le centralisme démocratique se caractérise donc par la liberté de débat interne et la discipline en externe. Lénine résumait ce mode d’organisation ainsi : "liberté totale dans la discussion, unité totale dans l'action" ;
  • la marque révolutionnaire : à l'opposé des mencheviks, pour qui le socialisme devait être atteint de manière progressive, les bolcheviks refusent de reconnaître la capacité à la bourgeoisie de mener à bien sa propre révolution et poussent à une alliance entre les paysans et les ouvriers ;
  • la dictature du prolétariat : pour Lénine, il ne s’agit pas seulement d’accepter la lutte des classes, chose que les petits bourgeois font (les socialistes), mais d’étendre cette lutte jusqu’à la dictature effective du prolétariat. Les conditions de son application restent néanmoins floues et s’avère en réalité la dictature d’une minorité sur le grand nombre.

En 1934, le PC joue un rôle majeur dans la formation du Front populaire, alliance politique avec les socialistes qui triomphe en 1936. Les communistes soutiennent, mais ne participent pas au gouvernement de Léon Blum. Parallèlement, le PC renoue les fils entre une histoire nationale (Les Lumières, la Révolution, la Commune) et le communisme français, ce qui se traduit symboliquement par l’association du drapeau rouge et du drapeau national.

Le PCF se veut d’abord et avant tout comme le parti des ouvriers. Il est porteur d’un projet révolutionnaire nourri par l’espoir d’une société sans classes débarrassée du capitalisme. Il défend également l’ouvriérisme, c'est-à-dire un système qui considère que les mouvements ouvriers doivent avoir un rôle de premier plan dans la gestion socialiste de l'économie. Pour cela, il met en place des écoles où sont formés les cadres du parti. Ces écoles sont étudiées par Nathalie Ethuin, notamment dans "De l’idéologisation de l’engagement communiste : fragment d’une enquête sur les écoles du PCF" (2003) où elle montre comment ces écoles ont permis l’ascension sociale d’individus dont les moyens limités empêchaient de concrétiser leurs ambitions professionnelles. Elle montre aussi qu’elles sont vectrices d’une "remise de soi", c'est-à-dire d’une sorte d’abandon de la distance critique vis-à-vis de la politique du parti.

Sur le plan culturel, le communisme se présente comme une identité forte, qui en fait plus qu’un simple parti. Il est très présent dans les municipalités accueillant une part importante d’ouvriers. Dans Halluin la rouge (1919-1939) : aspects d’un communisme identitaire (1991), Michel Hastings montre que la municipalité communiste exerce "un magistère moral" sur la vie de la cité. Il note également l'éxistence  d’un "communisme identitaire", le communisme est davantage qu’un parti, il est aussi un vecteur identitaire, une forme de contre-culture au sein de la société.


B/ Durant les années 30, le PC est antifasciste (participation dans la guerre civile espagnole aux côtés des républicains), mais il s’intègre au système communiste mondial alors dominé par Staline. Ce dernier organise les Procès de Moscou (1936-1938) pour purifier le PCUS de ses éléments bolchéviks (procès truqués visant à les discréditer) ainsi que les Grandes Purges (1937-1938), à savoir le recours à grande échelle de la déportation, de l’emprisonnement, de l’exécution contre tous ses opposants politiques. En 1939, il va même jusqu’à signer le pacte de non-agression germano-soviétique avec Hitler. Dissous en 1939, le PC entre dans la clandestinité non sans incertitudes et incompréhensions de nombreux militants souvent traqués et arrêtés par la police. En 1943, Staline dissout le Komintern, et le PC devient le Parti communiste français (PCF).

À la Libération, le PCF jouit d’une aura exceptionnelle. Il se décrit comme le "parti des 75 000 fusillés", profite du prestige de l’URSS et participe au gouvernement. Aux élections législatives de 1946, il obtient 28,6 % des suffrages et fait élire 182 députés. Il compte alors près de 800 000 adhérents et s’implante sur l'ensemble du territoire avec des ancrages forts dans la région parisienne (la ceinture rouge) et dans les bassins industriels et miniers, ce qui en fait un parti de masse (Duverger). Il se dote d’institutions efficaces : écoles, universités, associations de quartier, clubs de loisirs, maisons d’édition, presse, syndicats qui sont à l’origine de ce qu’Annie Kriegel a appelé, dans Les Communistes français. Essai d’éthologie politique (1968), "une contre-société". Des figures intellectuelles de premier plan le rejoignent telles que Louis Aragon, Paul Eluard ou Pablo Picasso.

Mais avec la guerre froide, le PCF se rigidifie. En 1947, le Kominform (Bureau d'information des partis communistes et ouvriers) remplace le Komintern et contrôle étroitement l’évolution idéologique des partis communistes. Deux idées deviennent dominantes : la lutte contre l’impérialisme et la bataille pour la paix. A l’intérieur du parti, le marxisme-léninisme est érigé en dogme et tous ceux qui s’en écartent en sont exclus. Cette doctrine a été inventée après la mort de Lénine et a été utilisée par Staline. Il la définit dans Les Principes du Léninisme en 1924 qui sont des conférences faites à l’Université de Sverdlovsk comme  "la théorie et la tactique de la dictature du prolétariat". Il s’agit en réalité d’un corpus figé des principales idées de Lénine (dictature du prolétariat, lutte contre l’impérialisme, parti d’avant-garde) avec une inflexion autoritaire très marquée.

En France, le marxisme-léninisme est incarnée par le PCF et par son principal dirigeant (de 1932 à 1964) Maurice Thorez. Lors de l’Insurrection de Budapest (1956), ce dernier apporte un soutien controversé à Moscou qui réprime violemment la révolte hongroise (plus de 3000 morts). La mort de Staline (1953) permet cependant un rapprochement du PCF avec la SFIO, puisque en 1956, le PCF contribue à l'investiture du gouvernement présidé par Guy Mollet après avoir obtenu 26 % des suffrages exprimés aux législatives. 

En 1964, Maurice Thorez meurt. Il est remplacé par Waldeck Rochet. Le PCF s'autonomise par rapport au PCUS. Il apporte à François Mitterrand le soutien communiste dans sa candidature présidentielle en 1965 et s’efforce de réorganiser le parti. Plusieurs événements marquants au plan de la stratégie politique sont à signaler :
  • il condamne les événements de mai 68 et désapprouve l’intervention des Soviétiques en Tchécoslovaquie ;
  • il abandonne la thèse du parti unique en régime communiste (XVIe congrès, 1961) ;
  • il revendique l’existence d'une voie française au socialisme rompant explicitement avec le mimétisme d'octobre 1917 ;
  • il met l’accent sur le caractère pacifique du passage au socialisme (réitéré avec vigueur en 1964 au XVIIe congrès du PCF).



2/ A partir des années 70, le parti communiste connaît un lent déclin caractérisé par la fuite de son électorat populaire et par l’abandon des principaux dogmes de la doctrine communiste.


A/ En 1972, Georges Marchais devient secrétaire général du PCF, succédant ainsi à Waldeck Rochet. Il conduit une politique de renouvellement dans la continuité de son prédécesseur. Le PCF se remet en cause par rapport à l’époque stalinienne :
  • il rejette publiquement les références au stalinisme en 1975 ;
  • il abandonne la notion de "dictature du prolétariat" (XXIIe congrès, 1976) ;
  • il refuse de subordonner la stratégie politique aux impératifs de "l'internationalisme prolétarien" en 1977 ;
  • il avoue avoir eu connaissance du rapport Khrouchtchev écrit en 1956 et qui critique la période stalinienne, notamment son caractère dictatorial et répressif.

Au terme de ces évolutions, il ne reste de la doctrine de l'époque thorézienne plus que trois éléments :
  • le centralisme démocratique ;
  • la référence au marxisme-léninisme ;
  • la marque révolutionnaire.

Mais la perte d’influence du PCF continue. Malgré la réforme interne qu’il réalise au sein du parti, Georges Marchais incarne un durcissement de la ligne du parti. En 1977, il rompt avec l’Union la gauche et rapproche le PCF de l’URSS. Il soutient l’intervention en Afghanistan en 1979. La période 1978-1993 apparaît comme une période de retour aux formes d’autorité héritées de l’époque thorézienne. La stratégie de Marchais est de parier sur l’usure des socialistes au pouvoir. Mais durant cette période attentiste, de nombreux intellectuels et militants s’éloignent du PCF qui connaît également une baisse régulière de ses scores électoraux. La rupture du PCF avec le Programme commun fait apparaître Marchais comme un sectaire et Mitterrand comme l’artisan de l’union. Il sert ainsi la droite. La stratégie de Mitterrand qui consiste à tenir le PC à ses côtés pour accéder au pouvoir fonctionne. Il parvient ainsi à affaiblir son audience dans les couches populaires De manière générale, chaque processus d’union avec le PS a conduit à un affaiblissement du PCF qui enregistre ses plus faibles scores électoraux au sortir de ses alliances gouvernementales :
  • de 1981 à 1984 : quatre ministres dans le gouvernement Mauroy ;
  • de 1997 à 2002 : deux ministres dont Marie-Georges Buffet dans le gouvernement Jospin.

La participation au gouvernement du PCF, même discrète, l’use, car il engage sa responsabilité en matière de politique économique et sociale. Mais il s’agit là d’un dilemme complexe car sans son alliance avec le PS, le PCF perd les bénéfices politiques et financiers d'une représentation à l’Assemblée nationale rendue possible par des accords noués avec le PS.


B/ En 1994, Robert Hue prend la succession au secrétariat général de Georges Marchais. Le contexte est celui de l’après URSS et de l’échec du socialisme dans sa version soviétique. Or l’identité du PCF repose historiquement sur la référence à l’URSS. Le PCUS a donné au PCF sa force idéologique, ses orientations stratégiques et ses ressorts organisationnels (le centralisme démocratique exclut tout débat interne).

Désormais privé de son modèle, le PCF doit donc entamer ce que Robert Hue a appelé "la mutation". Il sollicite les savoirs de la communication politique, recourt aux sondages et aux slogans publicitaires. Dans Les nouveaux communistes : voyage au cœur du PCF (1999), Cécile Amar met en évidence ce phénomène nouveau des années Hue. Le discours politique se modernise et le parti n’hésite pas non plus à innover politiquement : il recourt au principe de la double parité communiste/non-communiste – homme/femme sur sa liste présentée lors des élections européennes de 1999. Mais le bilan est mitigé : ces slogans ainsi que les innovations dans les alliances désorientent les militants (cette liste intitulée « Bouge l'Europe » et emmenée par Robert Hue obtient 6,8 % des suffrages exprimés).

La modernisation menée par Robert Hue conduit à l’abandon d’autres dogmes :
  • en 1993 : abandon du centralisme démocratique ;
  • en 2000 : refondation d’un nouveau Parti communiste où le secrétaire national est élu par le Congrès et non plus par le conseil national ;
  • en 2001 : réorganisation des instances, adhésion possible au Parti sans passer par une organisation de base (la cellule), mais par l’entremise d’une structure en réseaux. La direction se partage entre un président (Robert Hue) et une secrétaire nationale (Marie-George Buffet). La CGT ne siège plus au conseil national du parti, c’est la fin de "la courroie de transmission". Dans les statuts, le communiste n’est plus défini comme un "révolutionnaire de l’internationalisme", mais comme un "citoyen de l’antimondialisme". Le dépassement du capitalisme contre l’ultralibéralisme obéit à une visée euroconstructive.

La plupart des éléments du monde communiste disparaissent : les éditions du PCF sont démantelées et vendues, le journal L’Humanité connaît une crise grave, les revues théoriques végètent, l’appareil de formation et les socialisations militantes à la base se déstructurent. L’esprit de parti s’estompe et la capacité à susciter de nouvelles vocations communistes est en panne. La participation à la gauche plurielle et l’appartenance au gouvernement de Lionel Jospin ne parviennent pas à éviter la baisse des suffrages. A l’élection présidentielle de 2002, le candidat communiste Robert Hue obtient seulement 3,4 % des suffrages exprimés. Le PCF n’est plus un allié stratégique clef : son incapacité à mobiliser les catégories que la social-démocratie ne touche pas traditionnellement n'en fait plus la force d'appoint nécessaire à la victoire qu'il était dans les années 80.

En 2002, Marie-George Buffet succède à Robert Hue. Cette dernière tente de capitaliser sur son nom à l'élection présidentielle de 2007 une partie de l'électorat du non au référendum sur la Constitution européenne de 2005 tout en préparant une alliance avec le PS au second tour. Mais son score de 1,9 % des suffrages met fin à tout espoir de résurgence du communisme.

La modernisation du parti et le renouvellement de ses cadres entraînent des résistances : les orthodoxes (André Gérin et Maxime Gremetz) accusent la nouvelle ligne du Parti d’abandonner l’identité communiste. Ils défendent un retour à une orientation centraliste ouvriériste, un discours plus radical, critique envers le suivisme du PS. De l’autre côté, les refondateurs tels que Patrick Braouezec plaident pour une rupture définitive avec le centralisme. En 2008, l’élection des instances nationales est l’une des plus disputée de l’histoire du PCF. En 2010, près de 200 cadres (dont Patrick Braouezec) quittent le parti.


C/ Sur le plan électoral, le PCF connaît un repli dès la fin de la IVe République qui s’accentue sous la Ve du fait de la bipolarisation du système de parti. Les élections de 1958 marquent un tournant puisqu’il passe en-dessous des 20 %. Dans les années 60-70, il parvient à se maintenir autour de 20 %. Puis la chute reprend au moment de l’accession au pouvoir de François Mitterrand. Il laisse ensuite la première place au PS. Dans les années 90 à 2000, le lent déclin du parti communiste continue comme le montre les chiffres des élections présidentielles : en 1995, 8,6 % ; en 2002, 3,4 % ; en 2007, 1,9 %.

Le communisme municipal est aussi fortement atteint. En 1982, à son apogée, 72 villes de plus de 30 000 habitants sont gérées par le PCF contre 29 en 1995. Cette perte des communes affaiblit le pouvoir des notables communistes locaux et réduit le nombre de postes. Alors qu’en 1981, il y avait 28 000 élus locaux, il n’en reste plus que 10 000 en 2008.

L’appareil militant connaît également un déclin important : le PCF en comptait 520 000 en 1978, 380 000 en 1984, et 138 000 en 2011 (ce qui reste important relativement aux autres partis politiques).

Au plan sociologique, le profil des adhérents a changé puisqu’on observe :
  • un vieillissement des adhérents : un quart ont plus de 60 ans, seulement 10,5 % ont moins de 30 ans, alors qu’ils représentaient 30 % en 1979 ;
  • la diminution du poids des ouvriers : ils étaient 45,5 % en 1979, ils sont 31,3 % en 2000. Par contre, les proportions d’employés augmentent (33 %), ainsi que celles des professions intermédiaires (20 %) et la part des inactifs est importante (23 %) ;
  • une forte féminisation : le parti compte 40 % de femmes (contre 35 % en 1977).

Le problème du communisme est son héritage. L’implosion du système communiste à l’Est en 1991 rend désormais impossible toute référence au modèle soviétique. Le communisme apparaît comme une utopie justifiant un pouvoir totalitaire qui porte atteintes aux droits de l’homme. Comme le souligne Marc Lazar dans La Gauche en Europe depuis 1945. Invariants et mutations du socialisme européen (1996), l’enjeu est aujourd’hui de parvenir à "rester communiste en changeant le contenu du communisme".

En outre, la forte diminution de la part des ouvriers dans la population active en France rend caduque ses symboles traditionnels. Alors qu’ils représentaient 40 % de la population active dans les années 50, ils ne sont plus que 22 % en 2006. Sans compter que les emplois deviennent de plus en plus hétérogènes et rendent difficile l’identification à un prolétariat unifié. Or la culture du parti est largement fondée sur la croyance que le monde est et restera industriel. Elle intègre difficilement l’idée que la tertiarisation de l’économie induit de nouvelles problématiques sociales et économiques.

Il faut ajouter que les ouvriers eux-mêmes ne se sentent plus aussi proches du PCF que par le passé. En 2007, seuls 5 % des ouvriers disent se sentir proches de ce parti (contre 22 % du PS, 11 % de l’UMP et 13 % du FN). Le PCF subit la montée de l’abstention de cette catégorie de la population (sensible à partir de l’union du PCF avec le PS en 1981) et souffre du vote utile qui conduit à valoriser le candidat PS aux élections nationales. 

Dans Ces Français qui votent FN (1999), Nonna Mayer note également un essor de "l’ouvrierolepénisme" : depuis 1988, la classe ouvrière est de plus en plus séduite par le discours de Le Pen. Parmi les enquêtés, 15,5 % des ouvriers ont voté Le Pen en 1988, 19,5% en 1995 et 22,5% en 2002. Les profils sociologiques les plus favorables au FN au sein de la classe ouvrière sont des hommes jeunes très intégrés au milieu ouvrier (mariés avec une ouvrière et issus de ce milieu). Mayer constate ainsi que plus la conscience de classe augmente et plus l’attirance vers le FN est forte. Le terrain populaire labouré par le FN conduit à la fuite du vivier électoral traditionnel du PCF.

Le PCF est aussi débordé sur sa gauche. En 2002, Hue arrive pour la première fois derrière deux troskistes (Laguillier et Besancenot) et en 2007, l’extrême gauche dépasse de 5 points le score de Buffet. Le positionnement du PCF est ambigu et laisse une place importante aux partis contestataires. C'est pour occuper cet espace que le parti opte pour une stratégie nouvelle de rassemblement des opposants à l’Europe libérale (cf. les élections européennes de 2009) au sein du Front de gauche de Jean-Luc Mélanchon. Le Front de gauche optient ainsi 6,5 % des suffrages et cinq élus. Pour 2012, la stratégie du PCF s’inscrit dans la continuité de cette alliance nouvelle avec la désignation en 2011 d’un candidat unique du Front de gauche pour l’élection présidentielle de 2012.

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